Les différentes enzymes contenues dans le venin de serpent

I) Les phospholipases 

De nombreux venins de serpents ont des phospholipases qui hydrolysent les phospholipides libres ou membranaires en acide gras et lysophospholipides.

Il existe plusieurs types de phospholipases mais ce sont majoritairement les phospholipases A2 qui sont présentes dans le venin de serpent. Les lysophospholipides détruisent les cellules et notamment l’hémolyse.

II) Acétylcholinestérase 

Les Elapidae (Genre de serpent venimeux d’Amérique, dits serpents corail, dont la piqûre est neurotoxique) possèdent une acétylcholinestérase capable d’hydrolyser l’acétylcholine, qui est le principal médiateur chimique de l’influx nerveux chez les vertébrés.

Cette enzyme est essentielle au niveau de la synapse en privilégiant le passage de l’influx nerveux jusqu’à la membrane postsynaptique. Elle contribue à l’action neurotoxique complexe des venins d’Elapidae.

III)Phosphoestérases 

Beaucoup de venin possèdent plusieurs types de phosphoestérases. Les endonucléases hydrolysent les acides nucléiques (ADN et ARN) au niveau des liaisons entre les paires de bases. Les exonucléases attaquent la base située à l’extrémité de la chaîne nucléique. Elles agissent à PH alcalin voisin de 9 à 10. Les phosphodiestérases coupent la liaison séparant l’oxygène placé en position 3’du ribose ou du désoxyribose pour séparer ces derniers du phosphore. La 5’nucléotidase effectue une section similaire mais au niveau de la liaison 5’entre le ribose ou le désoxyribose et le phosphore.

Pour finir, les phosphomonoestérases sont moins spécifiques et hydrolysent tous les mononucléotides, notamment ceux chargés du transport énergétique au niveau cellulaire.

IV)L-amino-acide-oxydase 

Cette enzyme provoque la désamination puis l’oxydation des acides aminés qui sont transformés en acide a-cétonique.

L-amino-acide-oxydase a un poids moléculaire compris entre 85 et 153 kDa. Nous pouvons négliger la traduction clinique et toxicologique qui représente moins de 1% de la toxicité totale du venin, cela s’explique par la faible concentration de cette enzyme. La couleur jaune du venin est dû au groupement prosthétique flavine-adénine-dinucléotide de cette enzyme.

V)Hyaluronidase

Dans la plupart des venins, cette enzyme est très fréquente, elle hydrolyse l’acide hyaluronique ou le sulfate de chondroïtine, qui sont des mucopolysaccharides responsables de la cohésion du tissu conjonctif. Cette enzyme favorise donc la diffusion du venin après son injection lors de la morsure.